FILM DE MONSIEUR  MERANDET stéphane.

 

  1.         http://www.youtube.com/watch?v=4NchtAtpjOo
NOTRE REPLIQUE
NOTRE REPLIQUE

GUEDJ, Jean Max Maurice dit Jean-Maurice (1913-1945), aviateur français.

 

Né à Sousse, en Tunisie le 8 juin 1913, il entreprend de brillantes études à Casablanca, puis au lycée Janson de Paris, où il compte parmi ses condisciples le futur général Pierre Gallois et l’écrivain Pierre Daninos avant de s’inscrire à la faculté de droit de Paris. Docteur en droit, bientôt avocat de talent au cabinet de son père, le bâtonnier Félix GUEDJ, Max, qui espère intégrer une escadrille lors de la mobilisation, tout simplement parce qu’il a effectué son service militaire dans l’aviation sur le terrain de Frescaty et qu’il possède son brevet de pilote civil depuis 1938, se retrouve au 21ème régiment de zouaves ! Son sens inné du commandement en fait rapidement un sergent, mais il ne participe pas aux combats. Ceux-ci cessent en juin 40 pour cause d’armistice.

 

Max Guedj refuse cette issue. Démobilisé le 14 août 1940, alors qu’il se trouve en Afrique du Nord, il choisit de rejoindre les Forces aériennes de la France libre à Londres, prétexte une plaidoirie à Tanger, obtient les autorisations nécessaires pour s’y rendre et réussit à prendre un avion pour Lisbonne d’où il gagne Bristol. Parvenu à Londres le 26 septembre, il s’engage dans les Forces aériennes françaises libres et intègre, comme élève pilote, l’EFTS (Elementary Flying Training School) franco-belge d’Odiham. Sa parfaite connaissance de la langue anglaise lui permet de poursuivre son entraînement dans les centres de la Royal Air Force. Ainsi, le 26 février 1941, à l’Elementary Flying Training School de Sywell, débutent les premiers vols en double commande sut Tiger Moth, sous la houlette du lieutenant Edouard Pinot, ancien mécanicien de Georges Guynemer. De Sywell, Max Guedj entre dans la Secondary Flying Training School n° 11 de Shawbury, où il se perfectionne sur des bimoteurs et obtient son brevet de pilote militaire sur Airspeed Oxford. Il passe ensuite à l’entraînement opérationnel sur Beaufighter en OTU (Operational Training Unit) à Catfoss où, le 21 août 1941, il apprend sa domination au grade de sous-lieutenant. Affecté le 25 février 1942 au squadron 248 du Coastal Command, il s’impose par son calme, son courage en opérations et ses qualités de pilote, notamment lorsque, le 17 mai 1942, aux commandes de son Beaufighter VI, le flight officer « Maurice » mène plusieurs attaques en mer du Nord, au large de la Norvège, contre deux contre-torpilleurs d’escorte du redoutable « Prinz-Eugen ». Il s’illustre aussi à Malte, où son unité arrive, en août 1942, avec pour mission la protection des convois de ravitaillement de l’ile : le 11, lors d’une attaque massive lancée contre les aérodromes d’Elmas et de Decimomanu en Sardaigne, il détruit trois avions au sol. Ses qualités indéniables de combattant et de chef lui vaudront de gravir rapidement les échelons : Chef de Dispositif, Commandant d’escadrille (flight), Commandant de groupe (squadron).

En attendant, nommé lieutenant à son retour en Angleterre, en janvier 1943, il suit son squadron à Talbenny dans le sud du Pays de Galles, harcèle les navires de la Kriegsmarine et enchaîne les vols de patrouilles destinés à protéger les convois dans le golfe de Gascogne. Au cours de l’un d’eux, le 10 mars, il abat un JU 88 et, quoique légèrement blessé, réussit à ramener à sa base son appareil très endommagé et son navigateur, le flight sergeant Charles Clayton Corder. Ce même mois de mars, momentanément écarté des opérations de guerre, Max arrive à l’OTU 132, instructeur à l’Air Firing Flyght (AFF), où son enseignement efficace de l’art du tir donne chez ses élèves des résultats jamais atteints dans les autres OTU.

Il prend bientôt le commandement de l’AFF et en devient le squadron leader. Il apprend alors la mort de son père ; arrêté par les autorités de Vichy pour avoir aidé des Français à rejoindre Londres, le bâtonnier, d’une santé déjà précaire, n’a pas supporté les sévices qui lui étaient infligés dans une prison de Casablanca. Max Guedj intervient auprès des autorités britanniques et de l’état-major français pour repartir au combat.

 

 

 

 

C’est comme flight commander qu’il retrouve le squadron 248, alors en cours de transformation sur Mosquito FB VI, à Portreath. Il entreprend ses premières missions le 20 février 1944, dans le golfe de Gascogne. le 6 juin 1944, jour du débarquement en Normandie, Max nommé capitaine par les FAFL le mois précédent, accomplit trois des cinq sorties de son unité ; sa mission consiste à empêcher les sous-marins allemands – ou d’autres navires – d’attaquer l’immense flotte alliée, à leur interdire de quitter les ports du golfe de Gascogne et de la Manche, mais aussi à assurer la protection des troupes engagées dans des coups de force. En septembre 1944, le squadron est transféré à Banff, en Ecosse, sur une base commandée par le group captain sur Max Aitken, as et héros de la bataille d’Angleterre. En décembre 1944, Max accède à la tête d’un des cinq squadrons - le n° 143 - du Mosquito Wing avec le grade de Wing commander (lieutenant colonel). De fait, la Royal Air Force l’a promu Squadron leader action wing commander en juillet. Désormais, il apparaît dans les dossiers de la Royal Air Force comme le « commandant Maurice », affectueusement nommé « Morrie ». Il a choisi ce pseudonyme afin de préserver sa famille d’éventuelles représailles. Assez curieusement, la demande adressée à cette époque par les autorités britanniques à l’état-major français de Londres pour que Max Guedj soit promu lieutenant-colonel dans l’armée de l’air demeure sans effet. Or, l’aviateur mérite mille fois cet avancement : admiré sincèrement par l’ensemble du Mosquito wing de Banff, « Jean-Maurice » prend part à pratiquement toutes les sorties dangereuses qui entraînent ses équipages dans les fjords de Norvège. Ils se heurtent alors à une immense défense antiaérienne, d’autant plus terrible qu’ils doivent voler bas pour permettre à leurs roquettes d’atteindre les objectifs situés dans des ports bien abrités. Le wing commander Maurice trouve la mort le 15 janvier 1945 en compagnie du flyght lieutnant Langley, alors qu’il menait l’ensemble de l’escadre à l’attaque des navires au mouillage dans le port de Leirvick en Norvège. Trois sections de trois Fw 90 chacune surgirent et engagèrent aussitôt le combat contre les bimoteurs qui ne s’y attendaient pas ; on n’avait jamais vu auparavant ces chasseurs allemands en Norvège. Dans la mêlée confuse qui s’ensuivit, on aperçu l’avion de Guedj poursuivi par trois agresseurs. Puis ce fut tout. Ce jour-là cinq Mosquito ne rentrèrent pas.

Commandeur de la Légion d’Honneur, Compagnon de la Libération, décoré de la croix de guerre avec 7 palmes, du Distinguished Service Order (DSO) et de la Distinguished Flying Crosss (DFC) avec palme, ce brillant pilote de 32 ans totalisait 1290 heures de vol, dont 630 de guerre. Moins connu que nombre de héros de l’air de la Seconde Guerre mondiale, Max Guedj n’en occupe pas moins une place à part, qui en fait certainement le meilleur aviateur français de cette période, un pilote doué et réfléchi, doublé d’un homme attachant.

 

 

 

Document " dictionnaire universel de l'aviation" fait par Bernard Marck éditions Tallandier 2005 

 

 

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